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ACTIONS ET PRISES DE POSITION AU FIL DU TEMPS - 2008 -

Synthèse de la réunion interassociative "danger d’excision et droit d’asile" 23 mai 2008

Synthèse de la réunion interassociative « danger d’excision et droit d’asile »

organisée par le GRAF/ADFEM à Paris le 23 mai 2008

Groupes présents : Femmes de la Terre, FNSF, Comede, Rajfire, LFID, RESF (plusieurs collectifs), MRAP, Femmes solidaires, Cimade, Fasti, HCR, personnes individuelles.

Les associations présentes ont rencontré de nombreuses femmes se trouvant en France et mère d’une petite fille qui risque d’être excisée en cas de retour dans le pays d’origine. Elles souhaitent faire une demande d’asile. En évaluant ces situations, on insiste sur la réalité de ces dangers, des souffrances très importantes des femmes, leur volonté d’éviter cela à leur fille et la nécessité d’une protection.

On insiste sur le fait que à l’occasion de cette demande d’asile un travail de réflexion peut être fait. La question « pourquoi ne voulez-vous pas que votre fille soit excisée ? » conduit à une réflexion, et à l’expression par la femme de ce qu’elle a vécu, les souffrances et les séquelles de l’excision. L’important est la préparation, les discussions. Cela peut aussi d’ailleurs se faire collectivement (échanges entre femmes ayant une situation semblable qui aide à la parole ou à la traduction) en faisant attention à ce que le récit pour la demande d’asile reste très personnel et individuel.

En ce qui concerne les hommes, certains s’opposent à l’excision de leur fille et donc se joignent à la demande d’asile de leur épouse ou constituent eux mêmes un dossier. Si la femme seule fait une demande, l’OFPRA peut réclamer une attestation du mari disant qu’il se joint à la demande. Certains hommes prennent parfois conscience à cette occasion de ce qui se passe réellement lors de l’excision, et de ses dangers.

Une demande d’asile n’est pas un acte anodin (rupture avec son pays si on est placé sous la protection de l’OFPRA) et il faut expliquer ce qu’est le droit d’asile, ses principes, avant de commencer les démarches, pour que les personnes prennent leur décision en toute connaissance de cause.

Plusieurs personnes insistent sur l’importance de l’interaction et de la rédaction du récit. Des choses très dures sont exprimées. Dire ces violences c’est « déjà une démarche de guérison », « sortir ce qu’on a sur le cœur ». Précision sur le fait que le récit doit exprimer ce que dit la femme, avec ses mots, sinon décalage avec l’audition orale. C’est l’audition qui est le moment le plus décisif. Ne pas faire circuler de « récit type » (même si on peut donner, entre militant-e-s, les types de questions à poser pour mettre en lumière la nécessaire précision des faits). Cela doit être très personnalisé afin d’éviter les récits stéréotypés. L’expérience des demandes d’asile, ou des témoignages de violences conjugales, montre la difficulté de faire un récit. Les violences ne sont pas forcément des choses spectaculaires. Certaines femmes peu à peu se rendent compte que tel ou tel acte « oui, c’est de la violence ». Il faut « décanter » pour que cela devienne audible par un tiers.

Sur les démarches et la procédure on souligne qu’il faut déjà rencontrer plusieurs fois la personne, préparer le dossier avant de se rendre à la préfecture, car c’est rapide (surtout en procédure prioritaire). De nombreuses personnes ont des OQTF, ou font leur demande longtemps après leur arrivée. A la préfecture de police de Paris, en ce moment, il n’y a semble-t-il pas de difficulté lorsque les personnes doivent passer par le 8ème bureau (on manque d’informations sur les autres départements). En tout état de cause il faut si nécessaire accompagner les personnes.

Propositions faites lors de la réunion

- Demander une entrevue à l’OFPRA.
- Se revoir pour faire le point (notamment sur l’issue des démarches) à la rentrée
- Organiser un réseau « d’assistance technique » : une liste est établie avec l’indication des permanences qui sont tenues, pour orienter les femmes, et pouvoir se contacter mutuellement en cas de difficulté ou de question.